L'association ECLORE oeuvre au sein de la résidence Ecrin

Présentation de l'association

Le concept associatif

Les personnes en situation de handicap psychique léger capables d’autonomie (les plus connus : trisomie, autisme, x fragile, syndrome Williams- Beuren mais aussi tout déficit intellectuel, retard mental, troubles non diagnostiqués entrainant des difficultés cognitives …) n’ont pas leur place dans les structures médico-sociales réservées à l’accueil d’un public plus fortement touché par le handicap.

Ces personnes sont donc souvent amenées à rester dans les familles ou sont gérées par des organismes tutélaires en peine de leur trouver une solution adéquate.

Ainsi ces personnes et leurs aidants sont confrontées à des situations de vie dont les problématiques demandent des propositions. L’association Eclore vient en réponse à ces demandes.

Accéder à l’habitat inclusif

La personne en situation de handicap psychique léger présente des troubles cognitifs donnant lieu à des difficultés d’adaptation à l’environnement. Elle peut être capable d’autonomie mais celle-ci restera bien souvent relative et fragile. La capacité à vivre seul, si elle existe, est très difficile à    mettre en œuvre et malheureusement très souvent précaire voire vouée à l’échec.

Leurs troubles cognitifs ne leur permettent pas d’intégrer un habitat inclusif au sein du milieu ordinaire : l’inclusion d’une personne seule en situation de handicap dans le milieu ordinaire mène bien souvent à l’exclusion, une personne « extra ordinaire » est souvent  très isolée au milieux des gens « ordinaires».

L’habitat inclusif (locataires permanents) est rendu plus accessible par la présence de la salariée de l’association et sera facilité par l’effet de groupe, de « communauté » : qui se ressemble, s’assemble, rassure et rend plus fort

Comment tester le « vivre seul »

Comment cette personne, qui vit dans sa famille depuis toujours ou qui vit en colocation en foyer, peut-elle apprendre à vivre seule ? comment peut -elle savoir si elle va y arriver ? quelle angoisse pour elle-même et la famille.

L’intérêt dans la location des logements meublés provisoires :

La possibilité de tester, s’entrainer, découvrir ainsi les limites et les failles pour pouvoir travailler l’autonomie.

Y revenir, progresser, oser plus longtemps, plus souvent, jusqu’au jour où le chemin sera peut-être devenu possible pour « l’aidé » et « l’aidant ».

Et de toute façon, des moments d’espoir, de valorisation et de respiration.

Ce type de location « saisonnière » permet une possibilité de progresser, d’évoluer à son rythme dans le travail sur l’autonomie, sans risque, ni enjeu, contrainte ou obligation.

Qu’en est-il du répit de l’aidant

Lorsque les personnes en situation de handicap sont logées au domicile des familles, très grande est la difficulté et l’inquiétude de celles-ci lorsqu’elles doivent s’absenter.

Une absence de l’aidant même pour un seul week-end peut se révéler compliquée voire impossible. Et que dire d’une absence prolongée, quelle qu’en soit la raison, source d’une grande angoisse aussi bien pour la personne « aidée » que pour « l’aidant ». Parfois aussi, la fratrie ou une tierce personne doit être sollicitée avec les contraintes ou les frais qui en découlent.

Je suis «  aidant » : je voudrais avoir quelques jours pour moi, pour me reposer, pour partir en vacances, pour rendre visite à des amis ou de la famille éloignée, je dois me faire opérer, partir en rééducation…impossible de  laisser seul mon fils, ma sœur…un peu autonome malgré tout mais qui ne sais pas se faire à manger, qui va rester seul(e) toute la journée, qui est si fragile et angoissé(e) ….puis je m’absenter sans m’inquiéter ? qui va pouvoir s’en occuper pendant mon absence ? puis je partir sans culpabiliser ?

L’intérêt dans la location des logements meublés provisoires :

Une véritable raison d’être, permettant de gérer une absence sereinement, sans crainte, sans culpabilité pour l’aidant et rassurante et bienveillante pour la personne accueillie.

Où loger un stagiaire Esat (Etablissement et Service d’Aide par le Travail) ?

Les personnes en situation de handicap destinées à travailler en ESAT peuvent avoir des propositions de stages éloignées de leur lieu habituel de vie.

Dans le département 65 (Hautes Pyrénées), les Esat de Tarbes, Séméac, Lourdes n’ont pas de logement d’accueil spécifique à proposer aux personnes qui viennent en stage.

Sans logement, le stage ne peut être possible et trouver une solution d’hébergement pour la période concernée (15 jours à 1 mois) est particulièrement compliqué.

De plus, la personne qui postule en Esat, en situation de handicap se trouve déjà dans une situation de stress et d’angoisse du fait de faire ce stage. Un logement sécurisant, où elle sera bien accueillie et accompagnée, favorisera sa réussite.

L’intérêt dans la location des logements meublés provisoires :

Cette solution d’hébergement est idéale pour le stagiaire, permettant un logement temporaire, à moindre coût, sécurisé et en lien avec des travailleurs Esat. (qui vivent déjà sur place)

Et en cas d’urgence ?

Il existe chez les personnes en situation de handicap, comme chez tout un chacun, des situations de nécessité absolue d’un relogement immédiat.

De nombreuses situations peuvent se présenter : impossibilité de rester dans le logement actuel       (dégat des eaux, insalubrité...) déménagement familial, séparation ou divorce, maltraitance, disparition de l’aidant …

L’intérêt dans la location des logements meublés provisoires :

Proposer une solution transitoire de replis, de protection, d’encadrement en attendant une solution pérenne.

 Les moyens d’actions de l’association

Elle œuvre au sein d’une ancienne maison rénovée et nommée résidence « Ecrin »

Située au 28 rue Victor Hugo à Tarbes, à deux pas du centre-ville,  au sein des commerces et des transports en commun 

Avec 16 logements, 1 bureau, 2 laveries, 1 salle commune, 1 garage à vélo et un grand jardin de 700 m2 

Gérée par un syndic de copropriété

→ 10 logements sont loués en bail ordinaire pour de l’habitat inclusif encadré par l’association (bail ordinaire signé entre le syndic propriétaire et le locataire (en situation de handicap ou son tuteur)

HABITAT INCLUSIF :

Les personnes occupent leur propre logement (T2) , meublé et équipé par leurs soins dans une habitation regroupée ( au sein de la résidence Ecrin où ils partagent des espaces communs et une vie sociale)

Accès aux commerces alentour, les cafés, restaurants, boutiques.

Accès aux transports en commun – tout particulièrement la navette électrique gratuite de la ville de Tarbes qui a un arrêt dans la rue - et peuvent circuler par leurs propres moyens, même à pied, tout étant à proximité : aller faire leurs courses, aller au marché, faire les magasins, aller au cinéma, aller au club de gymnastique ou autre activité…etc

Liberté totale de leurs allers et venues et de leur rythme de vie, ainsi que des personnes qu’ils reçoivent et bien entendu des services extérieurs (éducateurs, professionnels de santé, aides à la personne…)

Les locataires se fréquentent et se regroupent en moments partagés par affinité et selon leurs désidératas comme tous voisins, que ce soit dans leur propre logement ou dans les espaces communs mis à leur libre disposition. Ils organisent entre eux activités, sorties, repas…

→ 6 logements sont mis à disposition de l’association qui les a meublés et équipés afin de les proposer à la location, un «  outil » pour répondre aux problèmes existants (détaillés dans l’objet associatif) 

DESCRIPTIF :

 2 logements T2 et 1 logement T3 loués en location « saisonnière » de courte et moyenne     durée : 1 nuit, 1 semaine, 1 mois renouvelables

(Tester le vivre seul – Répit de l’aidant – Accueil stagiaire Esat – Solution d’urgence)

 3 logements T2 loués en « bail meublé » pour des durées de plusieurs mois

( Logements passerelles : une transition vers  le logement indépendant ordinaire )

Une salariée

La présence d’une personne qui exerce un accompagnement / guidance au sein de la résidence pour tous les locataires, est une condition absolument indispensable au fonctionnement du projet associatif, autant pour l’encadrement de l’habitat inclusif que pour la guidance proposée au sein des logements en location temporaire

La salariée de l’association, maman d’un jeune garçon autiste, est locataire permanente à la résidence.

Bénéficiaire du RSA, nous l’avons embauchée dans le cadre des Contrats Unique d’Insertion accompagné par le dispositif Ha-py-actifs proposé par le département des Hautes Pyrénées

Elle a un contrat de 92 heures par mois qu’elle répartit librement car ses fonctions sont vastes et variées et directement dépendantes des situations :

→ Dans le cadre de l’habitat inclusif

La personne est en totale autonomie dans son logement mais n’est pas livrée à elle-même et n’est pas isolée (rassurant pour elle-même comme pour l’aidant). Cette autonomie reste « relative » et certaines situations, même les plus anodines, peuvent être difficilement gérables pour eux et peuvent les mettre en grande difficulté, en situation de stress, d’angoisse.

La présence de la salariée va permettre de faire face à la situation et de mettre en place le ou les moyens de la résoudre.

DES SITUATIONS :

une ampoule qui ne fonctionne plus -  un détecteur de fumée qui se met à sonner pour une soupe qui déborde - un toilette bouché -  une fuite d’eau -  un placard qui ne ferme plus – le téléviseur qui s’est débranché -  le chauffage qu’on ne sait pas régler -  l’aidant ou le tuteur qui ne répond pas aux appels téléphoniques -  la carte bleue qu’on a fait tomber derrière un meuble -  un porte-monnaie introuvable - les clés du logement perdues dans la rue - un questionnement sur une recette de cuisine - une problématique de voisinage – appeler pompiers en cas d’urgence – avertir l’aidant ou le tuteur d’une problématique de la personne dans son autonomie ….

→ Dans le cadre des locations temporaires

La salariée de l’association est une présence permanente rassurante pour la personne accueillie et l’aidant

Elle va aider et conseiller aux repas, à l’entretien du logement, à la gestion du linge, au cas par cas, en fonction de la nécessité et dans l’intérêt de la personne accueillie :  ce sera plutôt une guidance stimulante dans le cas d’un travail sur l’autonomie et un accompagnement de soutien pour une personne accueillie dans le cadre de répit de l’aidant.

Elle va favoriser les échanges avec les autres locataires, la participation à des activités, le lien social dans son ensemble

DES SITUATIONS :

Remettre l’appartement en état entre chaque location ce qui peut revenir souvent dans le cas de durée courtes – guider le locataire qui travaille son autonomie dans l’organisation de ses repas et stimuler à l’entretien du logement - une écoute bienveillante et réconfortante pourra être nécessaire dans certains cas d’accueil d’urgence - du temps passé  avec certains aidants et tuteurs peut-être chronophage mais nécessaire dans certains cas -une personne qui séjourne dans le cadre du répit de l’aidant nécessitera plus d’accompagnement  qu’une personne qui vient travailler son autonomie - faire le lien entre les locataires permanents et les locataires temporaires…

 Une « communauté » associative dynamique et inclusive

Ainsi s’est formée une « communauté » mélangeant les genres et les âges, unis par leur                     « différence »… permettant l’inclusion, le dynamisme et la stimulation grâce à l’accompagnement de l’association :

Il s’agit d’un habitat pluri générationnel (les locataires actuels ont de 18 à 76 ans)

→ Un mélange des genres, reflet de la vie : certains locataires sont travailleurs Esat, d’autres à la retraite, d’autres sans emploi.

→ Un habitat groupé qui favorise et stimule les échanges sociaux entre les locataires et en dehors et insuffle des liens avec d’autres associations (Oxygem65, Club des 6 Lourdes, APF France handicap …)

Des ateliers sont mis à disposition des tous les locataires en libre accès

A DISPOSITION :

Un potager, des carrés bois (qui ont été fournis par un locataire, travailleur Esat au sein d’un atelier menuiserie) – une ferme en ville avec un poulailler (de l’œuf a la poule, tout a été conçu sur place avec un travailleur Esat d’un Atelier ferme jardin) des lapins, une chèvre naine, des canards – des jeux de société – un baby-foot – une table de ping-pong – un téléviseur avec accès internet – consoles de jeux – bibliothèque …

Activités et festivités sont organisés ponctuellement par les locataires eux même, la salariée, les bénévoles (présidente, familles aidants, adhérents de l’association) et d’autres associations

Fêtes anniversaires – karaoké – goûter dansant – loto bingo – après-midi jeux – pétanque – tournoi ping-pong – chasse aux œufs de pâques – sorties pêche – sorties cinéma – participations à des activités proposées par d’autres associations

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